Nous étions nombreux à l’avoir remarquée à la biennale de Kochi en 2014 « Whorled Explorations » commissionnée par Jitish Kallat. Elle nous présentait alors une série de sculptures « odorantes » faites d’épices et parfums, représentant le Christ dans un dénuement sans précédent — dans un pays où l’art, même contemporain, ne s'éloigne jamais des représentations religieuses, et où les artistes n'hésitent pas à multiplier les éditions. Benitha, dans son travail, marquait ainsi son appartenance spirituelle à la communauté chrétienne indienne dans un état où la proportion de la population hindouiste avoisine les 90 %...
La foi est au centre de sa pratique artistique, et lui procure force et authenticité. Elle se veut aussi être à l'initiative d'un dialogue interreligieux et probablement interethnique. L’Inde, marquée par une dure colonisation britannique persistante, est toujours soumise aux critères de la blanchité ; les gens du sud, aux racines, cultures et langues différentes, dravidiennes ne sont guère représentés au niveau national.
Vue de l'exposition — Nature Morte, Delhi
Très courtisée après la biennale de 2014, Benitha choisit une galerie expérimentée et de renommée mondiale : Nature Morte, l’une des plus grandes galeries indiennes, installée à New Delhi, qui lui a ouvert ses portes pour son premier solo indien.
« There is no forgetting from the lips of the people », l’occasion pour les « gens du Nord » n’ayant pu se rendre à Kochi dans le Kerala de pouvoir voir son travail, treize sculptures dont dix étaient présentes à Kochi.
@ Benitha Perciyal
Kochi biennale 2014
Kochi biennale 2014
vue de l'exposition — Nature Morte, Delhi
Kochi biennale 2014
Kochi biennale 2014